Histoire des Archives des Landes
Les Archives départementales sont la plus ancienne institution culturelle en activité dans les Landes. Découvrez son histoire en images.
Les Archives départementales, comme les Archives nationales, sont une création de la Révolution. Premier objectif : trouver une destination aux archives des administrations supprimées, des établissements ecclésiastiques saisis et des émigrés éventuel lien avec l'état des fonds, séries A à C, G et H. Deuxième objectif : prévoir la conservation des documents produits par les institutions nouvellement créées, série K et L. Dans les Landes, la plus ancienne trace de l'organisation d'un service d'archives par l'administration du département remonte à 1795. Mais ce service ne dispose pas de locaux adaptés avant 1818.
En 1818 les Archives des Landes s'installent dans la préfecture tout juste achevée, en même temps que le préfet et l'ensemble de ses autres services. Mais, dans ces locaux adaptés (les premiers spécialement construits pour les archives du département) de nombreuses destructions ont lieu et les Archives végètent en l'absence d'un personnel compétent.
Cette période est assurément la plus sombre des Archives des Landes. Les collections paraissent avoir particulièrement souffert : l'archiviste Gouron rappelle, dans son rapport annuel de 1925, la destruction, en 1831, des rôles de la taille et de la capitation de 1645 à 1794. Peu à peu, le plus grand désordre s'installe dans les fonds. En 1833, le Conseil général est saisi par le Conseil d'arrondissement de Dax d'une demande d'allocation de 1500 francs devant servir à mettre en ordre les archives de la sous-préfecture, demande rejetée, attendu que les archives de la préfecture et celles de la sous-préfecture de Saint-Sever éprouvent le même besoin ! En 1834, le Conseil général, fait le choix d'une autre priorité et vote un crédit de 1500 francs, « considérant que le dépouillement et le classement des archives de la préfecture est d'une nécessité incontestable ». Un autre crédit de 1 500 francs est voté l'année suivante...
En 1838 toutes les Archives départementales sont mises à la charge des départements. Il faut attendre 1839 pour que les Archives des Landes soient réellement organisées. C'est Henri Tartière, en fonction de 1861 à 1898, qui s'impose au souvenir par la longueur de son action et surtout la qualité et la quantité de ses travaux de classements et inventaires. À sa suite, est nommé pour la première fois un professionnel, archiviste paléographe formé à l'École des Chartes, ce qui est désormais la règle.
Cinq autres archivistes paléographes se succèdent dans des locaux péniblement et insuffisamment agrandis pour atteindre à peine 3000 m de rayonnages et qui ne sont plus adaptés. Une équipe ne dépassant pas 3 agents se constitue progressivement pour les aider.
De 1952 à 1966, Henri Charnier développe le service et lui donne une impulsion nouvelle. En 1956, par ses soins, la construction du premier bâtiment spécifique aux Archives des Landes, impulsée en 1952 par André Betgé-Brézetz, est menée à son terme.
Les Archives départementales quittent matériellement la préfecture mais pour ne s'en éloigner que de quelques mètres, impasse Montrevel, dans le plein centre médiéval de Mont-de-Marsan.
Sur quatre niveaux, le bâtiment, moderne et fonctionnel, offre 6 000 mètres de rayonnages ; jusqu'à 10 lecteurs peuvent être accueillis et les agents sont 5. Le nom de Michel Legrand lui est donné pour honorer cet archiviste des Landes mort sur le front en 1940.
Le premier bâtiment des Archives départementales des Landes comprend quatre niveaux de magasins et, en rez-de-chaussée, plusieurs bureaux et une salle de lecture. Il est situé à l'aplomb du rempart médiéval longeant la Douze, à égale distance de la préfecture et du site de l'ancien château de Nolibos, l'un des deux châteaux des vicomtes, puis du Roi (villa Mirasol).
Pouvant reprendre à un rythme soutenu, les versements sont traités et inventoriés par Charnier inlassablement. Il trouve encore le temps de créer un centre de documentation administrative et un atelier de reliure, de développer les acquisitions d'archives privées et la bibliothèque, tout en jouant pleinement son rôle dans la vie intellectuelle locale. Lorsqu'il quitte les Landes pour le Loiret, en 1966, son activité a été si grande que le dépôt est déjà à peu près rempli ! Les Archives emploient 11 personnes. Le laboratoire photographique est créé en 1967. S'il est bien sûr interdit de fumer dans les magasins, les tables de la salle de lecture sont généreusement pourvues de cendriers et certains directeurs donnent l'exemple.
Accroissement des documents et émergence de besoins nouveaux nécessitent un agrandissement sur le même site, réalisé en 1973-1974. Changeant profondément d'apparence, c'est véritablement un deuxième bâtiment, ayant 9000 mètres de rayonnages (augmentés par la suite de 1 000 m.), offrant une salle de lecture agrandie (à son maximum de 19 places), de véritables salles d'exposition, un laboratoire photographique et un atelier de reliure. Des fonds plus variés entrent, notamment privés ; le public continue à croître et à se diversifier ; le service éducatif développe et varie ses activités. Le bâtiment reste tout proche à la fois de la préfecture et des services du Département qui se développent à proximité en conséquence de la décentralisation.
Depuis le 1er janvier 1986, en application des lois de décentralisation, les Archives départementales sont placées sous l'autorité du président du Conseil général. Dans les Landes elles font partie, effectivement à partir de 1995, de la direction de l'Éducation, des Sports et de la Culture, devenue direction de l'Education, des Sports et du Patrimoine en 2000.
Service du Conseil général, les Archives ont cette particularité que plusieurs de ses agents dont le directeur sont des fonctionnaires de l'État, mis à la disposition de la collectivité territoriale pour exercer simultanément le contrôle scientifique et technique de l'État sur les archives publiques.
Mais vingt ans après l'agrandissement les besoins ont évolué : les agents sont 28, la saturation des magasins est atteinte tandis que la capacité de la salle de lecture, réduite à 17 places, ne suffit plus à un public accru et qu'une mise en valeur adaptée à aujourd'hui n'est plus possible.
Pour répondre à ces besoins le nouveau bâtiment, historiquement le troisième, est construit de mars 2005 à janvier 2007. Hors du centre ancien mais à moins de 500 m du précédent bâtiment, il reste sur la même voie d'accès, l'une des principales de la ville, à proximité d'un grand nombre de services publics. Il offre 17500 m de rayonnages dans des magasins répondant aux conditions de conservation, des locaux de travail adaptés avec des ateliers agrandis, une salle de lecture de 50 places, une salle d'exposition plus grande et d'autres locaux de valorisation.
La future saturation des magasins se manifeste dès 1984. À partir de 1991, plusieurs solutions très différentes sont étudiées, dont un agrandissement sur place.
La décision d'une installation sur le site de l'ancienne caserne Bosquet, disponible à la suite de la dissolution du régiment, est prise au début de 2000. Les Archives quittant la ville médiévale, s'installent « extra muros » dans un quartier développé à partir de la fin du XIXe siècle sur l'ancienne commune de Saint-Médard.
A l'issue d'un concours d'architecture le choix s'est porté en février 2002 sur l'agence de Nathalie Larradet, à Pau.
La réutilisation, en partie, de l'une des ailes de l'ancienne caserne, bâtie à la fin du XIXe siècle, a été une contrainte forte du projet.
Cette aile abrite dorénavant les magasins des documents tandis qu'une construction moderne est dévolue au traitement des archives ainsi qu'à leur communication et leur valorisation.
Le nouveau bâtiment des Archives départementales des Landes offre plus de 5000 m2, dont près de 2500 m2 de magasins, prévus pour conserver environ 17500 mètres linéaires ; ils sont pour les deux cinquièmes équipés de « rayonnages compacts ». Les espaces prévus pour accueillir ordinairement le public occupent 950 m2, dont une salle de lecture de plus de 300 m2, une salle d'exposition de 100 m2, une salle de 120 m2, modulable en deux espaces, pour des conférences, projections et travaux de groupes. Hors espaces de circulation les espaces de travail du personnel occupent près de 800 m2, dont une salle de tri et de conditionnement d'environ 100 m2 et un laboratoire photographique également de 100 m2.
La salle de lecture peut accueillir 52 lecteurs.