Des murs rideaux
Dans le nouveau bâtiment des Archives départementales des Landes, l’architecte, Nathalie Larradet, a conçu les parties couramment ouvertes au public comme autant de coffrets ou « boîtes » précieuses pour exprimer la préciosité des documents qui s’y trouvent : « boîte » de la salle de lecture où prédominent les teintes boisées, « coffret » en verre du hall d’accueil, lui-même écrin d’une troisième « boîte », la salle d’exposition, que ses grandes portes pivotantes plaquées de noyer ouvrent ou referment largement au gré des effets recherchés.
Le parti imaginé par elle pour les deux parois du hall visibles de l’extérieur est celui de vastes pages en verre qui reproduisent des écritures dans un effet translucide un peu mystérieux ; elles invitent à franchir les portes d’un service ouvert au public par une vocation plus que bicentenaire. La nuit, ce coffre de verre s’éclaire tel une lanterne ; de jour la luminosité est toujours chaude à l’intérieur. Près de huit siècles séparent les plus anciens documents de leurs supports contemporains de verre et de métal.
Ces inscriptions, sortes d’enseignes pour le contenu, sont aussi là pour susciter la curiosité du visiteur ou du passant et inciter à franchir la porte. L’objet de cette présentation est de lever ces interrogations.
Les murs rideaux sont le résultat d’un dialogue entre l’archiviste, chargé de choisir des textes qui conjuguent intérêt du contenu et aspect esthétique, et l’architecte, arbitre de cette conjugaison et « compositeur » des façades.
Un même texte, la « coutume de Saint-Sever », figure en fond. Par dessus, on trouve 18 autres textes disposés en autant de « fenêtres » ouvertes sur des moments de l’histoire landaise. Tous conservés à l’intérieur du bâtiment, ils couvrent 8 siècles de l'histoire de notre département. Le strict ordre chronologique est fait pour servir de repère tout en montrant l’évolution des écritures.
Les trois langues ayant été couramment écrites sur le territoire landais sont représentées, le latin, le gascon et le français.
Tous les modes d’entrée de documents dans un service d’archives sont illustrés (séquestres révolutionnaires, versements par les services publics, dépôts d’archives communales, dons ou achats d’archives privées), mais les documents d’origine publique sont majoritaires, en un exact reflet de la réalité des missions du service.
La prédominance des documents écrits rappelle qu’ils constituent la majorité des fonds.
Des documents concernant des gens modestes ou émanant d’eux voisinent avec des documents officiels ou signés par des personnalités. Les grands favoris des chercheurs que sont registres paroissiaux et minutes notariales sont représentés.
Une transcription des textes dont la lecture est la plus difficile est disponible, sur demande, à l’accueil des Archives.