Mai 1968 : une révolte en affiches

A l’occasion du cinquantenaire de Mai 1968, les Archives départementales des Landes souhaitent faire partager un ensemble de documents iconographiques relatifs à cet événement où l’imagination fut «au pouvoir» et où la création fut l’engagement d’un groupe, le résultat d’un acte collectif.

La mémoire collective de Mai 68 est largement liée aux affiches produites par l’École des Beaux-Arts de Paris rebaptisée l’Atelier populaire à partir du 14 mai par ses étudiants et ses enseignants. Les étudiants des Beaux-Arts étaient sollicités par des manifestants, grévistes et contestataires venus de la France entière pour leur commander des affiches. Chaque soir, un comité validait les sujets, slogans et graphismes, imprimés ensuite dans la nuit. Après une intense période d’activité, l’Atelier populaire est contraint de fermer ses portes. Le 27 juin, vers 4 heures du matin, les gardes mobiles occupent l’École des Beaux-Arts ; l’Atelier populaire est fermé à 5 heures. Une dernière affiche verra le jour dans la foulée : elle déclare «La police s’affiche aux Beaux-Arts, les Beaux-Arts affichent dans la rue».

Les affiches de Mai 68 sont caractérisées par de larges aplats noirs et rouges, comme dans un pochoir. Cet effet est dû à la technique utilisée : la sérigraphie. Rapide et souple, elle a pu permettre de tirer jusqu’à 2000 affiches par jour. Ces sérigraphies sont le reflet de la rencontre de l'art et de la politique et témoignent des grandes évolutions sociales et culturelles.

Cette collection de dix-neuf affiches, conservée dans les fonds des Archives départementales, a été rassemblée au cours de différents achats réalisés par le Département des Landes en 2008.

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