E) Les profiteurs de guerre
La loi du 1er juillet 1916 a mis en place une "contribution extraordinaire sur les bénéfices exceptionnels en temps de guerre".
Effectivement la transformation de l’économie en économie de guerre a permis à de nombreuses entreprises de multiplier leurs profits en particulier dans les secteurs du charbonnage, de la sidérurgie de l’armement et de la viticulture grâce à des contrats passés avec l’État au point que l’Humanité a écrit en février 1917, " Quand l’obus va, tout va ". Il faut cependant faire la distinction entre les entreprises qui produisent et sont en règle avec la fiscalité et celles qui essaient de tromper le fisc et qui sont pourchassées.
Mais l’extrême gauche n’est pas la seule à se préoccuper du problème. Le radical Louis Malvy en avril 1916 a fulminé contre les " mercantis " qui exploitent les soldats en vendant des produits de première nécessité derrière les lignes. Le ressentiment populaire est ainsi très fort contre les commerçants qui, en apparence au moins, s’enrichissent et qui en plus profitent de cette richesse pendant que d’autres risquent leur vie. Les dénonciations sont nombreuses et parfois justifiées.
Les documents présentés montrent aussi que pour des personnes sans scrupules, et même en dehors du commerce et de la production de guerre, tous les moyens sont bons pour profiter de la détresse de la population.