Pacifisme ou défaitisme ?

Bien avant 1914 le syndicalisme ouvrier et les partis socialistes européens étaient massivement pacifistes. Mais en décembre 1914 seul le Pape s’est élevé contre la guerre et son discours a été très mal reçu par les catholiques français et allemands.

En 1917 le " pacifisme " sous des formes plus ou moins évidentes est apparu dans certaines couches de la société.

Les intellectuels comme Alain, engagé volontaire qui considère en 1917 la guerre comme " naufrageuse ", comme Romain Rolland depuis la Suisse où il s’est réfugié, mais aussi Anatole France réfléchissent à la poursuite de la guerre.

Il en est de même pour des écrivains anciens combattants comme Barbusse, Dorgelès, Genevoix qui en apportant leurs témoignages ont montré la guerre dans sa cruelle réalité et ceci malgré l’opposition d’intellectuels comme Barres et Léon Daudet.

Une partie de la bourgeoisie financière était lasse de la concurrence anglaise, des rencontres informelles ont lieu entre représentants français et allemands. Le monde enseignant s’agite et en particulier les instituteurs syndiqués. Enfin le parlement, et surtout le groupe socialiste qui a refusé de voter un ordre du jour, une partie des radicaux mais aussi des députés comme le combattant Ybarnegaray et le sénégalais Diagne ont mis en question l’offensive Nivelle et les mutineries, ont demandé des sanctions contre Mangin et Nivelle. " L’Union sacrée " a, de fait, disparu.

Les tractations plus ou moins officielles sont nombreuses y compris au plus haut niveau pour aboutir à la paix en particulier par l’entremise du Vatican.

Si le mot pacifisme est trop fort, il est évident qu’en 1917, la guerre est remise en cause dans la société française.