Thème 1 : Organisation des cours après la défaite

Après la défaite en juin 1940, l’enseignement est complètement désorganisé. L’invasion allemande a entraîné l’exode de 8 millions de Français, l’emprisonnement de millions de soldats, d’importants dégâts matériels et un grand désordre administratif.

Ainsi, sur les 26 000 enseignants mobilisés en 1940, 13 000 sont faits prisonniers. Par ailleurs, dans le cadre du démantèlement de l’Ecole républicaine, plusieurs professeurs sont évincés. Cela concerne environ 2 500 instituteurs sur les 130 000. Quand il s’agit des femmes, elles sont mises à la retraite d’office. Enfin, l’exclusion et l’arrestation des Juifs et des francs-maçons mettent dans la clandestinité plus de 10 000 enseignants.

En ce qui concerne les enfants, nombreux sont ceux qui ne retournent pas à l’école car disparus. Ainsi, en août 1940, la Croix-Rouge française cherche encore 90 000 enfants perdus depuis l’exode du mois de mai. L’absentéisme prend de l’ampleur, certains enfants aidant leur famille dans les champs.

L’institution doit composer avec le découpage du pays entre la zone occupée et la zone libre : les questions générales liées à l’enseignement sont gérées à Paris sous le contrôle de l’ambassadeur d’Allemagne tandis que les problèmes urgents et disciplinaires sont traités à Vichy.

Les locaux scolaires apportent enfin leur lot de soucis : lorsqu’ils n’ont pas été bombardés, ils peuvent être réquisitionnés par l’occupant, ce qui concerne 40% des établissements du second degré et 6% des écoles. L’inspecteur d’académie relaye les difficultés occasionnées par l’occupation de ces lieux qui peuvent avoir des conséquences dramatiques sur les élèves les plus modestes, ces derniers ne pouvant parfois plus poursuivre leur scolarité. Le manque de place devient la problématique principale, obligeant les élèves de différents niveaux à s’entasser dans les locaux restant libres, souvent inadaptés pour recevoir des classes. Les conditions matérielles sont déplorables en raison des pénuries de fournitures scolaires, de peintures, de bois etc. Des propositions sont avancées par les enseignants et les services éducatifs, comme la construction de baraquements, elles restent bien souvent sans réponse favorable.

A toutes les échelles, l’aide aux populations, notamment aux enfants et à leurs familles, se met en place, avec d’importantes actions humanitaires (distribution de nourriture, de vêtements, collecte de fonds, etc.). Celles-ci sont systématiquement instrumentalisées au profit du maréchal Pétain et du régime de Vichy.

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