Thème 2 : Invasion et défaite, exodes, déportations et exils
De mai à juin 1940, la France connaît six semaines d’affrontements qui se terminent par une défaite traumatisante. L’armistice, signé le 22 juin, est suivi, le 10 juillet, du vote des pleins pouvoirs au maréchal Pétain qui met en place un régime autoritaire, l’Etat français (régime de Vichy).
La débâcle de l’armée a jeté sur les routes des millions de civils qui affluent dans de nombreux départements de l’Ouest et du Sud. Par ailleurs, depuis la déclaration de guerre franco-britannique à l’Allemagne le 3 septembre 1939, les Landes (comme d’autres départements) accueillent 25 000 Alsaciens évacués et doivent scolariser en catastrophe 3 000 enfants supplémentaires.
Les professeurs sont directement touchés par la guerre et l’occupation. Sur 26 000 instituteurs mobilisés, 13 000 sont faits prisonniers. Ils sont également soumis au STO à partir de 1942.
Dès 1940, les risques encourus par les enseignants sont divers : interdits, déplacements d’office, révocations, arrestations, exécutions. Les peines sont de plus en plus lourdes à partir de novembre 1942, lorsque le territoire se trouve entièrement occupé. La loi du 17 juillet 1940 mentionne que tout fonctionnaire doit « collaborer à la création de l’ordre nouveau ». Quatre sanctions administratives sont prévues en cas de manquement : la mutation d’office, la révocation (proposée par l’Inspecteur d’Académie mais prononcée par le préfet), la rétrogradation de classe et le relèvement de fonction. Le 14 janvier 1941, 18 noms d’enseignants (sur 1 500) dans la partie occupée des Landes sont transmis par l’Inspecteur d’Académie au préfet. 2 sont révoqués, 3 déplacés, 7 relevés de leurs fonctions. Les 6 autres subissent une enquête supplémentaire.
Ces rapports et ces sanctions créent un climat d’oppression et de peur qui n’empêche cependant pas les actes résistants de la profession.