Thème 4 : Enseignants et élèves résistants

A partir de juillet 1940, l’Etat Français devient le nouveau régime politique : autoritaire, il rend les instituteurs responsables de la défaite.

La résistance enseignante est notable dans le département. Elle prend différentes formes, de la résistance passive à l’engagement armé en passant par l’aide aux élèves. Elle est critiquée par l’inspecteur d’Académie qui déplore « l’esprit d’aventure et de désobéissance » au régime de Vichy. Dans les Landes, plusieurs enseignants combattants appartiennent aux FFI (parmi lesquels Darblade, Lamarque-Cando, Ducret, Frisou etc.) et participent à la libération du département. Ces figures locales jouent un rôle stratégique essentiel sous le régime de Vichy en tant que résistants puis en tant que libérateurs.

Soumis au STO, de nombreux enseignants abandonnent leurs classes et entrent dans la clandestinité. Les sanctions tombent aussitôt : révocations, suspensions sans traitement, mais le mouvement ne fait que s'amplifier. Ainsi, Lamarque-Cando, et Jean-Lapeyre, instituteur d'Hagetmau, déjà signalés, participent à la libération du territoire. Jean Ducret, élève de l'école normale de Dax, dirige le groupe résistant Libé-Nord de Soustons dès sa création. Henri Ferrand, instituteur classé inapte pour le STO en Allemagne, est affecté à Laluque dans l'équipe d'entretien des voies SNCF. Seul, il organise le sabotage d’un convoi de munitions, le 27 juillet 1944. Plusieurs enseignants, inquiétés par les autorités, doivent abandonner leur poste. D’autres sont arrêtés et parfois déportés. Ainsi, Félix Concarret, directeur d'école à Tarnos, et André Duboy sont arrêtés. Le premier est déporté à Dachau puis Mathausen, où il meurt, le 1er avril 1945. Son collègue, Duboy, subit le même sort.

Il convient d’aborder la résistance chez les élèves landais, présente bien que moins documentée sur le territoire. Par exemple, à deux reprises, aux mois de janvier et février 1942, les vitrines de commerçants collaborateurs sont brisées à coups de pierre à Mont-de-Marsan. Les acteurs de ces actions sont trois jeunes élèves du lycée Victor Duruy, Marc Cazaux, Jean Lemercier et Marcel Dupouy.
Marc Cazaux est exclu du lycée le 1er juin pour refus de se lever lors du chant « Maréchal nous voilà » aux arènes de Mont-de-Marsan à l’occasion de la fête des mères. Son évasion de France en novembre 1942 le mène à Casablanca en juin 1943. Sorti aspirant de l'école des officiers, il est affecté au 8e régiment de tirailleurs marocains et participe aux campagnes d'Italie, de France et d'Allemagne.
Marcel Dupouy s'évade de France par l'Espagne le 20 novembre 1942, rejoint Gibraltar puis l'Angleterre et s'engage dans les FFL. Il est parachuté en Bretagne et participe aux campagnes de France et d'Allemagne. Jean Lemercier rejoint en 1944 le Bataillon de l'Armagnac.

En avril 1942, la nomination au ministère de l’Education d’Abel Bonnard, qui prône une nazification de l’enseignement, entraîne une multiplication des oppositions chez les enseignants. En novembre 1942, le pays est entièrement occupé, le STO pèse de plus en plus sur les effectifs enseignants. Ces derniers, animés par les valeurs républicaines et par un esprit de solidarité et de protection envers les enfants, ont occupé une place considérable dans la Résistance et ont peu participé à la collaboration.

Lycéens montois

Affiche annonçant des sanctions suite à des actes de vandalisme par des lycées. AD Landes, 283 W 694.
Affiche annonçant des sanctions suite à des actes de vandalisme par des lycées. AD Landes, 283 W 694.

Lettre aux enseignants

Courrier de l'inspecteur d'académie aux enseignants landais, 24 février 1941. AD Landes, RS 80.
Courrier de l'inspecteur d'académie aux enseignants landais, 24 février 1941. AD Landes, RS 80.